Écouter son corps et comprendre les signaux qu’il envoie - Epycure

BIEN-ETRE Écouter son corps et comprendre les signaux qu’il envoie

Solène Senejko SOLÈNE SENEJKO

10 minutes de lecture

"Écoute ton corps quand il chuchote et tu n'auras pas à l'entendre crier".

C'est ce que nous rappelle la sagesse tibétaine : le corps communique avec nous en nous envoyant un ensemble de petits signaux qu'il faut savoir détecter, car ils peuvent révéler ou précéder des maux plus profonds. Sauf que, pris dans notre quotidien, nous avons souvent tendance à ne pas y prêter attention, voire à les réprimer... jusqu'à ce que le corps "crie" et que les problèmes ou maladies soient installés.

On revient ici sur les informations les plus courantes que votre le corps vous envoie, pour vous permettre de les repérer et de les comprendre : les maux de tête, les problèmes de peau, la perte de cheveux, le transit déréglé, la fatigue et les tressaillements de paupière.

 

Les maux de tête (ou céphalées, dans le jargon)

Le mal de tête est l'une des sources de mal-être les plus communes, mais dont les origines sont encore mal connues. Ils peuvent être dus à une grande variété de facteurs. La bonne nouvelle, c'est que dans la plupart des cas, ils ne révèlent pas une maladie grave ou dangereuse, même s'ils provoquent un inconfort parfois pesant. On en distingue quatre types principaux :

  • Les maux de tête les plus fréquents correspondent aux céphalées de tension, qui provoquent une douleur oppressive et constante dans la zone du front et du cou, avec une sensation de pression des deux côtés de la tête. Ce type de douleur dure en moyenne 24h et n'est pas inquiétant. Il pourrait provenir du stress.
  • La migraine est une affection plus sérieuse, qui se caractérise par une douleur pulsative (sensation de petits battements). Elle ne se manifeste pas toujours seule : nausée, vomissements, hypersensibilité au bruit ou à la lumière peuvent être de la partie. Les migraines apparaissent souvent d'un côté de la tête. Elles peuvent durer plusieurs jours et devenir insoutenables. Les causes peuvent être diverses : mauvais aliments ingérés, changements hormonaux, manque de sommeil, stress, odeurs fortes... mais les migraines peuvent aussi être vasculaires, c'est-à-dire liées à la forme et au fonctionnement des vaisseaux sanguins.
  • D'autres maux de tête peuvent apparaître au niveau du cou, voire de la mâchoire. Les spécialistes parlent de céphalées cervicogéniques. Leur cause est bien souvent une mauvaise posture prolongée, à l'origine de tensions. Quand on vous dit de vous tenir droit ;)
  • Lorsque vous avez une inflammation des sinus, des douleurs dans la tête et au niveau du visage peuvent aussi apparaître (ce sont les céphalées sinusales : nom un peu barbare mais logique finalement).

D'autres facteurs encore peuvent être en cause : un mal de tête récurrent peut être le premier symptôme de certaines maladies importantes. À ne pas ignorer, donc.

Les réactions de la peau (affections cutanées)

La peau est notre premier rempart, celui qui protège notre organisme du monde extérieur. Pour la petite info, chacun d'entre nous possède environ 2m² de peau, composée notamment de 5 millions de cellules sensorielles. Ce sont autant de capteurs qui servent de réceptacles à toutes les sensations : le chaud, le froid, la douleur, la douceur etc...

Les éruptions cutanées et autres démangeaisons sont des phénomènes très courants qui touchent des millions de personnes. Elles peuvent se présenter sous des formes très différentes : rougeurs, plaques, squames, pustules, croûtes... Nous revenons ici sur 3 affections cutanées fréquentes.

  • L’acné est une maladie de peau qu'on reconnaît à l’éruption de boutons rouges, de points noirs et de kystes qui la caractérisent. Elle touche le plus souvent le visage et le thorax, mais aussi le dos et le torse. Elle est souvent due à une alimentation déséquilibrée (trop riche en sucre et gras notamment) ou à des fluctuations hormonales. Le surmenage et le stress peuvent aussi être en cause. La pollution et le tabac sont des facteurs aggravants.
  • L’eczéma est caractérisé par des plaques rouges qui apparaissent typiquement dans les plis des coudes ou des genoux, sur les joues, le cou, les poignets ou les chevilles, et qui ont tendance à se manifester de façon cyclique. Ces plaques s’accompagnent d'une envie de se gratter parfois très vive. Les causes exactes de l’eczéma sont inconnues mais certains facteurs peuvent expliquer son apparition : la génétique, les allergènes comme les pollens ou les acariens, mais aussi le stress, la transpiration, les frottements et les produits du quotidien (lessive, parfums, savons). Mais contrairement à une idée reçue, l'eczéma n’est pas un problème d'hygiène.
  • Le psoriasis est une maladie chronique qui se caractérise par une inflammation rouge de la peau, surmontée de squames (fines lamelles de peau morte) nombreuses et épaisses. Cette maladie peut toucher n'importe quel endroit du corps mais atteint le plus souvent les coudes, les genoux, la région lombaire, le cuir chevelu et les jambes. Les causes peuvent être génétiques, immunitaires, environnementales mais le psoriasis peut également être déclenché par la fatigue, le stress ou un choc émotionnel.

Sachez aussi que depuis quelques années, les origines psychologiques des problèmes de peau sont de plus en plus mises en avant. Il est classique, aujourd’hui, de considérer que les poussées de psoriasis, d’herpès, d’eczéma ou d’acné sont favorisées par le stress et la contrariété.

Selon le docteur Danièle Pomey-Rey, dermatologue et psychanalyste à l’hôpital Saint-Louis à Paris, 80 % des maladies de peau ont une origine psychologique : "Celui qui en est atteint est quelqu’un qui a beaucoup de choses à dire, mais qui n’y parvient pas. Il parle alors avec sa peau". La peau et les émotions sont intimement liées. La peau est la jonction entre « le dedans et le dehors » donc le lieu privilégié de l'expression émotionnelle. Les raisons de cette interaction entre le cerveau et la peau pourraient venir du fait qu'ils se forment en même temps, au 21ème jour du développement de l'embryon (petite anecdote à ressortir lors de votre prochain dîner).

Perte de cheveux

Une personne lambda perd entre 50 à 100 cheveux par jour. Étant donné le nombre total de cheveux sur notre crâne (environ 150 000), il est difficile de détecter leur disparition. La perte de cheveux en trop grand nombre constitue cependant un signal à repérer. Ses causes sont multiples, principalement chez les femmes. Essayez d’identifier la cause de votre chute de cheveux pour agir dessus efficacement :

  • Les changements hormonaux sont parmi les causes les plus fréquentes, qu'ils soient liés à la grossesse et à l'accouchement, à la ménopause ou à des troubles endocriniens. De la même manière, le vieillissement entraine une diminution de la production d’hormones, dont l'œstrogène qui est liée à la santé des cheveux.
  • Le stress, tout comme la fatigue, le surmenage et les chocs émotionnels, est une autre cause de la chute de cheveux. Lorsque notre corps est confronté au stress, il se met en mode survie et réaffecte les ressources des fonctions qui ne sont pas essentielles, comme la poussée des cheveux et des ongles. Ce stress conduit les follicules pileux à ne plus fonctionner et empêche ainsi la croissance des cheveux. La perte de cheveux peut entraîner un nouveau traumatisme au niveau de l’image de soi que l’on reflète aux autres. On touche à la position identitaire de l’individu, situation responsable de stress supplémentaire. On est alors dans un cercle vicieux.
  • Lors des changements de saison, en particulier au début de l’automne et du printemps, le phénomène naturel de chute de cheveux peut être plus important que le reste de l’année. Il s'agit de la chute de cheveux saisonnière. Nos cheveux sont sensibles aux changements environnementaux. Ils influencent le rythme et la vitesse du cycle de renouvellement des cheveux, qui peuvent alors chuter en plus grand nombre.
  • Les vitamines et les minéraux jouent un rôle fondamental dans le cycle pilaire normal, en particulier dans le renouvellement des cellules du bulbe folliculaire et leur rythme de division rapide. Les carences alimentaires en vitamines et minéraux peuvent également perturber la synthèse des cheveux, causer leur fragilité et engendrer leur chute.
  • Certaines maladies de la peau comme le psoriasis, des lésions ou des cicatrices peuvent aussi causer une perte de cheveux ou une absence de repousse. Un cuir chevelu sain est très important pour la croissance des cheveux : sans un environnement propre et sain dans lequel grandir, les cheveux perdront rapidement de leur éclat, deviendront faibles et s’abîmeront. De la même façon, les pellicules grasses peuvent étouffer le follicule pileux en s’accumulant sur le cuir chevelu et contribuer à la chute des cheveux.
  • La perte de cheveux peut également être un effet secondaire suite à des traitements médicaux, tels que la chimiothérapie ou la prise de certains médicaments. Il s’agit toutefois dans la plupart des cas d’une perte de cheveux temporaire.

Transit intestinal déréglé

Les troubles du transit intestinal se manifestent par des problèmes de constipation ou de diarrhée mais également par des ballonnements, douleurs abdominales, nausées, crampes au ventre. Si cela peut vous rassurer, vous n'êtes pas seul.e ! Les troubles digestifs touchent environ 60 % de la population.

Dans la majorité des cas, ces troubles sont bénins et proviennent de nos modes de vie modernes : le stress, l’anxiété, une faible consommation d’eau, une alimentation déséquilibrée, une activité physique insuffisante, la prise d’antibiotiques, les régimes minceurs trop stricts, le tabagisme... peuvent altérer le bon fonctionnement de notre système digestif et engendrer des troubles occasionnels.

Ces troubles peuvent également être engendrés par des maladies comme la maladie de Crohn, la diverticulose, le syndrome du côlon irritable, ou encore par une tumeur. Ces signaux ne sont donc pas à prendre à la légère. Apprenez à écouter votre corps et à améliorer votre mode de vie. Vous pouvez également faire une cure de probiotiques pour prendre soin de votre microbiote et favoriser un bon transit.

 Fatigue nerveuse

La fatigue nerveuse est un épuisement physique et psychique qui ne doit pas être négligé. Elle peut conduire à des pathologies plus graves comme la dépression ou le burn-out.

Un manque de considération au travail, une charge mentale importante, un surmenage et un stress permanent peuvent en être à l'origine.

Les personnes concernées présentent une grosse fatigue physique, des troubles du sommeil, des troubles de la concentration, une faiblesse immunitaire et une hyper-émotivité avec des réactions disproportionnées. Lorsque l’on atteint un certain stade de fatigue, le cerveau n’envoie plus les bons signaux. Il va produire des phénomènes d’excitation nerveuse qui vont nous pousser à plus d’activité, et nous empêcher d’avoir un sommeil réparateur. C’est un cercle vicieux, car la fatigue entretient la nervosité, et celle-ci entretient à son tour le manque de sommeil.

Cette fatigue nerveuse survient quand nous n’avons pas écouté nos propres besoins sur le long terme. Il s'agit d'une sonnette d'alarme lancée par notre corps et notre esprit pour changer des choses dans notre vie. Avant l'épuisement, le corps a certainement envoyé d'autres signaux qui n'ont pas été pris en compte.

Tremblements des paupières (fasciculations)

Un petit dernier pour la route : les pulsations des paupières. Avoir la paupière qui tremble nous est déjà tous arrivé. Le tressautement de la paupière provient de la contraction involontaire des muscles de la zone, donnant la sensation d'avoir des spasmes de l'œil. Le phénomène ne touche qu’un œil à la fois : on a "l'œil qui saute".

Les causes de tremblement des paupières peuvent être multiples mais, en général, c’est la fatigue qui les provoque. Le stress, les yeux secs ou fatigués, le manque de magnésium, une activité physique trop intense et une exposition prolongée aux écrans sont des sources pouvant entraîner cette réaction.

Ces épisodes de brèves pulsations des paupières sont le plus souvent passagers et bénins. Mais dans des cas très rares, ils peuvent être le signe d’une maladie plus grave.

Il n'existe aucun ****traitement médical mais il est possible d'agir en éliminant les facteurs de risque susceptibles de déclencher ce symptôme.

 

Vous l'avez compris : être attentif à ses propres sensations, qui sont autant de messages (et parfois même de signaux d'alarme) envoyés par le corps, doit s'inscrire dans une routine bien-être.

Si vous êtes arrivé.e jusqu'ici, on vous félicite ! Et on en profite pour vous rappeler qu'une fois les symptômes et signes détectés, et s'ils ne cessent pas, nous vous recommandons de vous rendre chez un praticien. On ne va pas vous ressortir tous les proverbes de grand-mère du style "On n'est jamais trop prudent" et "Mieux vaut prévenir que guérir", mais vous avez saisi l'idée : nos mamies ont souvent raison.

Solène Senejko
SOLÈNE SENEJKO

Ingénieure Alimentation & Santé