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Rencontre avec Laure Bouguen, fondatrice d'Ho Karan

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6 min de lecture

Aujourd'hui, rencontre avec Laure, fondatrice d'Ho Karan 🍁. Originaire de Bretagne, c'est lĂ -bas qu'elle y a trouvĂ© l'inspiration. Son objectif, crĂ©er une marque audacieuse et responsable de bien-ĂȘtre 🌿 en utilisant les bienfaits du cannabis breton. Elle vous raconte son histoire et ses conseils pour garder la forme. đŸ’Ș

 

Hello Laure, peux-tu nous raconter briĂšvement ton parcours ?

 J’ai grandi en Bretagne. C’est une rĂ©gion que j’affectionne tout particuliĂšrement. Mes grand-parents cultivaient le chanvre (cannabis sativa) qui Ă©tait transformĂ© en papier Ă  QuimperlĂ©. C’est une plante que j’ai trĂšs tĂŽt voulu valoriser, je n’ai jamais compris sa diabolisation. Durant mes Ă©tudes Ă  Audencia, une Ă©cole de commerce Ă  Nantes, je me suis orientĂ©e vers l’entrepreneuriat avec comme mission claire de valoriser le cannabis breton. C’est ainsi que j’ai créé pendant mes Ă©tudes HO KARAN, ‘je vous aime” en Breton une marque audacieuse et responsable de bien-ĂȘtre pour dĂ©stresser les urbains, hommes comme femmes, grĂące aux propriĂ©tĂ©s apaisantes du bon cannabis breton.

 

Qu’est ce que t’apporte HO KARAN au quotidien ? 

 

J’apprends Ă©normĂ©ment, que ce soit sur le challenge de crĂ©er une entreprise, une marque de cosmĂ©tique, de gĂ©rer des Ă©quipes, mais sur le lobbying Ă©galement via le Syndicat Professionnel du Chanvre que j’ai co-fondĂ© et dont je suis porte-parole.

 

 

Pourquoi avoir choisi l’huile de chanvre ? 

Nous utilisons toute la plante dans nos produits :

  • la fibre dans les packagings en carton de chanvre
  • l’huile incroyablement riche en acides gras essentiels pour l’hydratation
  • les cannabinoĂŻdes antioxydants et rĂ©gĂ©nĂ©rants comme le CBD
  • les terpĂšnes antibactĂ©riens pour purifier la peau
  • les cannaflavines pour lui donner de l’éclat

Je me suis entourĂ©e d’un agronome, d’un docteur en pharmacie et d’un laboratoire de phyto-cosmĂ©tique. Nous explorons tous les jours la plante pour en tirer des innovations pour le bien-ĂȘtre.

 

 

 

Comment choisir ses cosmétiques de maniÚre responsable ? 

 

Il faudrait des heures pour répondre à cette question !

On parle beaucoup de clean beauty d’un point de vue formulation mais il n’y a pas de charte claire. Il faut donc savoir dĂ©chiffrer les listes INCI sans tomber dans la psychose. Certaines applications comme INCI Beauty peuvent aider les consommateurs mais il faut toujours prendre des pincettes sur la lecture des rĂ©sultats et se poser la question de ce qui est bon pour sa peau Ă  soi. Il faut donc se connaĂźtre. Suis-je sensible aux huiles essentielles mĂȘme en trĂšs faible quantitĂ© ou me font-elles du bien ? On tombe parfois dans la cosmĂ©tophobie en voulant exclure tous les ingrĂ©dients et ne laisser plus que de l’huile !

J'inviterais Ă  consommer local Ă©galement. Nous travaillons avec certains petits producteurs qui n’ont pas les moyens de faire labelliser leurs ingrĂ©dients via l’organe certificateur cosmĂ©tique le plus rĂ©pandu qui est Ecocert mais qui travaillent nĂ©anmoins en bio labellisĂ© Agriculture Biologique. Tu peux trouver des ingrĂ©dients bio qui parcourent des milliers de kilomĂštres et sont trĂšs peu concentrĂ©s dans une formule. 

Sur les packagings c’est encore plus compliquĂ© ! Il faut accepter qu’on ne peut pas avoir une vision simpliste : le plastique c’est mal et le verre c’est bien. L’approche systĂ©mique permet d’avoir une vue d’ensemble qu’on appelle l’analyse de cycle de vie du produit. L’extraction des matiĂšres, leur transport, la maniĂšre dont elles sont gĂ©rĂ©es en fin de vie comptent tout autant. Nous nous sommes faits accompagner par la Fondation Good Planet sur cette partie pour minimiser notre impact en choisissant la solution qui nous paraĂźt sincĂšrement la meilleure pour chaque produit (et qui n’est pas forcĂ©ment la plus Ă©vidente pour le consommateur).

 

 

 

Quelles sont tes plus grandes inspirations ? 

 

Ça dĂ©pend sur quel sujet !

Sur la partie entrepreneuriale je m’inspire d’entrepreneurs qui osent faire bouger les choses que ce soit au sein de leur structure ou dans le secteur dans lequel ils Ă©voluent. Évidemment comme beaucoup Yvon Chouinard de Patagonia est une belle inspiration.

En cosmĂ©tique je regarde les marques qui ont su crĂ©er une identitĂ© forte, une communautĂ© de clients trĂšs engagĂ©s. Je suis comme beaucoup Aesop mĂȘme si je regrette que leurs formules ne soient pas toujours trĂšs clean. 

Dans le cannabis on manque encore de role models. La financiarisation de ce secteur le rend de moins en moins inspirant. On perd l’activisme au profit des jeux politiques et financiers. Il y a cependant quelques figures inspirantes comme le professeur RaphaĂ«l Mechoulam qui a dĂ©couvert le THC en 1964 et que j’avais eu la chance d’interviewer dans son laboratoire Ă  JĂ©rusalem.

Et sinon en rĂšgle gĂ©nĂ©rale j’aime suivre des femmes qui ont des parcours hors du commun, qui s’engagent, et qui osent ĂȘtre elles. Je pense Ă  Virginie Despentes par exemple, que j’aime autant lire qu’écouter. 

Pour ĂȘtre inspirĂ©e j’ai besoin de sortir de la ville qui m’oppresse beaucoup.

 

Être entrepreneuse c’était une Ă©vidence ?

Absolument pas. J’ai compris tardivement pendant mes Ă©tudes en voyant des jeunes entrepreneurs autour de moi que c’était une voie possible pour moi Ă©galement.

 

  

Niveau alimentation, quelles sont tes rĂšgles ?

 

Je fais ce que je peux. 

Je vis entre Nantes et Paris (nous avons un bureau dans chaque ville).

À Nantes je cuisine parce que j’ai mon appartement. Le samedi il y a le marchĂ© en bas de chez moi, et j’achĂšte chez Biocoop ou Naturalia le reste de mes produits. Je ramĂšne un tupperware Ă  manger au bureau en essayant de mettre toujours des lĂ©gumes, des lĂ©gumineuses, et trĂšs rarement de la viande. J’achĂšte le moins possible de choses sucrĂ©es pour ne pas craquer en cas de coup de barre ou de petite baisse de moral :)

À Paris je navigue entre les hĂŽtels donc je ne peux pas cuisiner, c’est forcĂ©ment un peu plus chaotique. J’essaie de manger des lĂ©gumes Ă  chaque repas mĂȘme si c’est moins facile.

Il y a beaucoup d’occasions de consommer de l’alcool dans tous ces dĂ©placements Ă©galement. J’essaie d’ĂȘtre raisonnable, de me faire plaisir sainement et parfois moins sainement...

De toute façon, je ne sais pas ĂȘtre au rĂ©gime, ça ne correspond absolument pas Ă  ma personnalitĂ©. Notre sociĂ©tĂ© met une telle pression sur le corps des femmes que certaines sont au rĂ©gime toute leur vie. J’ai fini par accepter que j’avais un poids de forme et une silhouette qui m’est propre mĂȘme si imparfaite, et je sais Ă  peu prĂšs quoi manger et quelle quantitĂ© de sport faire pour bien nourrir mon corps et rester en forme. 

 

 

 Quelle est ta routine bien-ĂȘtre ?

 

Beaucoup de yoga. C’est un peu clichĂ© mais j’ai dĂ» m’y mettre activement Ă  cause d’une hernie discale et ça me fait plus largement du bien sur l’état d’esprit et la gestion du stress.

Je dors malheureusement pas assez mais je n’hĂ©site pas Ă  faire des siestes et le weekend mĂȘme si je travaille pratiquement Ă  chaque fois je me garde des longs moments beaucoup plus calmes qui tranchent avec le rythme effrĂ©nĂ© de la semaine.

 

 

 Comment fais-tu pour garder la forme ?

 

Jusqu’il y a encore peu c’était un mixe entre la danse, l’apnĂ©e (et donc la natation) et un peu de course Ă  pied.

À cause de mes blessures actuelles j’ai dĂ» mettre en stand by la course Ă  pied et la danse que j’ai remplacĂ© par du yoga et du pilate. J’espĂšre pouvoir reprendre trĂšs rapidement !

  

 

Quel est l’endroit oĂč tu te sens le mieux ?

 

Dans la nature, mer ou montagne peu importe mais au milieu de nul part, avec beaucoup de silence et une faune et une flore prĂ©servĂ©e. Je me suis mise Ă  l’apnĂ©e car j’aime particuliĂšrement ĂȘtre sous l’eau.

 

 

Pour finir, si tu devais ĂȘtre une vitamine, une plante ou un minĂ©ral, lequel serais-tu ?

 

Le cannabis évidemment !