Aujourd'hui, rencontre avec Laure, fondatrice d'Ho Karan đ. Originaire de Bretagne, c'est lĂ -bas qu'elle y a trouvĂ© l'inspiration. Son objectif, crĂ©er une marque audacieuse et responsable de bien-ĂȘtre đż en utilisant les bienfaits du cannabis breton. Elle vous raconte son histoire et ses conseils pour garder la forme. đȘ
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Hello Laure, peux-tu nous raconter briĂšvement ton parcours ?
 Jâai grandi en Bretagne. Câest une rĂ©gion que jâaffectionne tout particuliĂšrement. Mes grand-parents cultivaient le chanvre (cannabis sativa) qui Ă©tait transformĂ© en papier Ă QuimperlĂ©. Câest une plante que jâai trĂšs tĂŽt voulu valoriser, je nâai jamais compris sa diabolisation. Durant mes Ă©tudes Ă Audencia, une Ă©cole de commerce Ă Nantes, je me suis orientĂ©e vers lâentrepreneuriat avec comme mission claire de valoriser le cannabis breton. Câest ainsi que jâai créé pendant mes Ă©tudes HO KARAN, âje vous aimeâ en Breton une marque audacieuse et responsable de bien-ĂȘtre pour dĂ©stresser les urbains, hommes comme femmes, grĂące aux propriĂ©tĂ©s apaisantes du bon cannabis breton.
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Quâest ce que tâapporte HO KARAN au quotidien ?Â
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Jâapprends Ă©normĂ©ment, que ce soit sur le challenge de crĂ©er une entreprise, une marque de cosmĂ©tique, de gĂ©rer des Ă©quipes, mais sur le lobbying Ă©galement via le Syndicat Professionnel du Chanvre que jâai co-fondĂ© et dont je suis porte-parole.
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Pourquoi avoir choisi lâhuile de chanvre ?Â
Nous utilisons toute la plante dans nos produits :
- la fibre dans les packagings en carton de chanvre
- lâhuile incroyablement riche en acides gras essentiels pour lâhydratation
- les cannabinoïdes antioxydants et régénérants comme le CBD
- les terpÚnes antibactériens pour purifier la peau
- les cannaflavines pour lui donner de lâĂ©clat
Je me suis entourĂ©e dâun agronome, dâun docteur en pharmacie et dâun laboratoire de phyto-cosmĂ©tique. Nous explorons tous les jours la plante pour en tirer des innovations pour le bien-ĂȘtre.
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Comment choisir ses cosmĂ©tiques de maniĂšre responsable ?Â
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Il faudrait des heures pour répondre à cette question !
On parle beaucoup de clean beauty dâun point de vue formulation mais il nây a pas de charte claire. Il faut donc savoir dĂ©chiffrer les listes INCI sans tomber dans la psychose. Certaines applications comme INCI Beauty peuvent aider les consommateurs mais il faut toujours prendre des pincettes sur la lecture des rĂ©sultats et se poser la question de ce qui est bon pour sa peau Ă soi. Il faut donc se connaĂźtre. Suis-je sensible aux huiles essentielles mĂȘme en trĂšs faible quantitĂ© ou me font-elles du bien ? On tombe parfois dans la cosmĂ©tophobie en voulant exclure tous les ingrĂ©dients et ne laisser plus que de lâhuile !
J'inviterais Ă consommer local Ă©galement. Nous travaillons avec certains petits producteurs qui nâont pas les moyens de faire labelliser leurs ingrĂ©dients via lâorgane certificateur cosmĂ©tique le plus rĂ©pandu qui est Ecocert mais qui travaillent nĂ©anmoins en bio labellisĂ© Agriculture Biologique. Tu peux trouver des ingrĂ©dients bio qui parcourent des milliers de kilomĂštres et sont trĂšs peu concentrĂ©s dans une formule.Â
Sur les packagings câest encore plus compliquĂ© ! Il faut accepter quâon ne peut pas avoir une vision simpliste : le plastique câest mal et le verre câest bien. Lâapproche systĂ©mique permet dâavoir une vue dâensemble quâon appelle lâanalyse de cycle de vie du produit. Lâextraction des matiĂšres, leur transport, la maniĂšre dont elles sont gĂ©rĂ©es en fin de vie comptent tout autant. Nous nous sommes faits accompagner par la Fondation Good Planet sur cette partie pour minimiser notre impact en choisissant la solution qui nous paraĂźt sincĂšrement la meilleure pour chaque produit (et qui nâest pas forcĂ©ment la plus Ă©vidente pour le consommateur).
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Quelles sont tes plus grandes inspirations ?Â
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Ăa dĂ©pend sur quel sujet !
Sur la partie entrepreneuriale je mâinspire dâentrepreneurs qui osent faire bouger les choses que ce soit au sein de leur structure ou dans le secteur dans lequel ils Ă©voluent. Ăvidemment comme beaucoup Yvon Chouinard de Patagonia est une belle inspiration.
En cosmĂ©tique je regarde les marques qui ont su crĂ©er une identitĂ© forte, une communautĂ© de clients trĂšs engagĂ©s. Je suis comme beaucoup Aesop mĂȘme si je regrette que leurs formules ne soient pas toujours trĂšs clean.Â
Dans le cannabis on manque encore de role models. La financiarisation de ce secteur le rend de moins en moins inspirant. On perd lâactivisme au profit des jeux politiques et financiers. Il y a cependant quelques figures inspirantes comme le professeur RaphaĂ«l Mechoulam qui a dĂ©couvert le THC en 1964 et que jâavais eu la chance dâinterviewer dans son laboratoire Ă JĂ©rusalem.
Et sinon en rĂšgle gĂ©nĂ©rale jâaime suivre des femmes qui ont des parcours hors du commun, qui sâengagent, et qui osent ĂȘtre elles. Je pense Ă Virginie Despentes par exemple, que jâaime autant lire quâĂ©couter.Â
Pour ĂȘtre inspirĂ©e jâai besoin de sortir de la ville qui mâoppresse beaucoup.
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Ătre entrepreneuse câĂ©tait une Ă©vidence ?
Absolument pas. Jâai compris tardivement pendant mes Ă©tudes en voyant des jeunes entrepreneurs autour de moi que câĂ©tait une voie possible pour moi Ă©galement.
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Niveau alimentation, quelles sont tes rĂšgles ?
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Je fais ce que je peux.Â
Je vis entre Nantes et Paris (nous avons un bureau dans chaque ville).
Ă Nantes je cuisine parce que jâai mon appartement. Le samedi il y a le marchĂ© en bas de chez moi, et jâachĂšte chez Biocoop ou Naturalia le reste de mes produits. Je ramĂšne un tupperware Ă manger au bureau en essayant de mettre toujours des lĂ©gumes, des lĂ©gumineuses, et trĂšs rarement de la viande. JâachĂšte le moins possible de choses sucrĂ©es pour ne pas craquer en cas de coup de barre ou de petite baisse de moral :)
Ă Paris je navigue entre les hĂŽtels donc je ne peux pas cuisiner, câest forcĂ©ment un peu plus chaotique. Jâessaie de manger des lĂ©gumes Ă chaque repas mĂȘme si câest moins facile.
Il y a beaucoup dâoccasions de consommer de lâalcool dans tous ces dĂ©placements Ă©galement. Jâessaie dâĂȘtre raisonnable, de me faire plaisir sainement et parfois moins sainement...
De toute façon, je ne sais pas ĂȘtre au rĂ©gime, ça ne correspond absolument pas Ă ma personnalitĂ©. Notre sociĂ©tĂ© met une telle pression sur le corps des femmes que certaines sont au rĂ©gime toute leur vie. Jâai fini par accepter que jâavais un poids de forme et une silhouette qui mâest propre mĂȘme si imparfaite, et je sais Ă peu prĂšs quoi manger et quelle quantitĂ© de sport faire pour bien nourrir mon corps et rester en forme.Â
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 Quelle est ta routine bien-ĂȘtre ?
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Beaucoup de yoga. Câest un peu clichĂ© mais jâai dĂ» mây mettre activement Ă cause dâune hernie discale et ça me fait plus largement du bien sur lâĂ©tat dâesprit et la gestion du stress.
Je dors malheureusement pas assez mais je nâhĂ©site pas Ă faire des siestes et le weekend mĂȘme si je travaille pratiquement Ă chaque fois je me garde des longs moments beaucoup plus calmes qui tranchent avec le rythme effrĂ©nĂ© de la semaine.
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 Comment fais-tu pour garder la forme ?
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Jusquâil y a encore peu câĂ©tait un mixe entre la danse, lâapnĂ©e (et donc la natation) et un peu de course Ă pied.
Ă cause de mes blessures actuelles jâai dĂ» mettre en stand by la course Ă pied et la danse que jâai remplacĂ© par du yoga et du pilate. JâespĂšre pouvoir reprendre trĂšs rapidement !
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Quel est lâendroit oĂč tu te sens le mieux ?
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Dans la nature, mer ou montagne peu importe mais au milieu de nul part, avec beaucoup de silence et une faune et une flore prĂ©servĂ©e. Je me suis mise Ă lâapnĂ©e car jâaime particuliĂšrement ĂȘtre sous lâeau.
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Pour finir, si tu devais ĂȘtre une vitamine, une plante ou un minĂ©ral, lequel serais-tu ?
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Le cannabis évidemment !