Nous sommes trop souvent habitués à manger pour calmer nos émotions. Cela est notamment dû aux associations que fait notre esprit. La nourriture est bien souvent associée à des moments calmes et d'apaisement, comme lorsque le bébé s’apaise après la tétée, ou à des moments de plaisir et de partage, puisque traditionnellement la nourriture a toujours été au centre de toutes les célébrations. Ainsi, lorsque nous sommes nerveux et anxieux, lorsque nous nous ennuyons, lorsque nous sommes tristes, l'alimentation peut facilement devenir notre refuge. Souvent, la conséquence directe de ces associations, c'est l'arrivée de quelques kilos dont on se serait bien passé. La méditation, et tout particulièrement le mindful eating, est une approche qui voit l'acte de manger comme une véritable pause dans la journée, pour se focus sur ce qu'il y a dans son assiette, pour se concentrer sur sa nutrition, sa digestion, son estomac.
Le pouvoir du mindful eating
La mindfulness, ou la pleine conscience, à pour effet de centrer l'esprit. Cette expérience s'apparente directement à la méditation : son but est d'apaiser, d'aiguiser et de stabiliser l'esprit. La pratique de la pleine conscience vous aidera à observer vos émotions et à les expérimenter pleinement, sans chercher à les faire taire en passant par la nourriture. Vous mangerez pour nourrir réellement votre corps et non plus par anxiété et par impulsion.
Plus concrètement, comment appliquer le mindful eating ?
Faire l'expérience de manger en pleine conscience implique d’abord d'écouter son corps. Celui-ci est très bien calibré pour nous informer du moment où il a besoin d'être nourri : gargouillement, sentiment de fatigue ou de manque de force. Il est ensuite nécessaire de s'appliquer à prendre le temps, afin d’analyser notre relation avec la nourriture. Il faut ainsi se demander :
- De quel type d'alimentation a vraiment besoin notre corps
- D’où proviennent les aliments que nous nous apprêtons à lui offrir
- Pourquoi nous choisissons d'acheter ces aliments : si ce sont des achats conscients ou plutôt inconscients, sont ils basés sur des impulsions ou sur des habitudes, sont-ils des aliments réconfortants qui nous permettront de nous sentir moins stressés, moins tristes, moins déprimés, etc. ou à l’inverse, des aliments revitalisants, directement bénéfiques pour notre corps et pour notre alimentation
- Avec quelle attitude et avec quelle intention nous les cuisinons, nous les préparons.
Il est important de garder à l'esprit qu'il n'y a pas de bonne réponse, toutes les réponses sont valables. Mais pratiquer une véritable observation de ses habitudes alimentaires, répondre à ces questions de manière honnête et précise, va permettre de définir votre nouvelle relation avec la nourriture, et de différencier plus facilement ce que l'on souhaite vraiment manger, de ce dont notre corps a réellement besoin. Autrement dit, ces réponses vous permettront de différencier la faim émotionnelle de la faim physiologique. Attention cependant à ne pas créer de frustration.
Ensuite, au moment du repas, il faut faire le choix de prendre du temps pour soi, s'asseoir sans distraction (télévision, portable), mastiquer lentement chaque bouchée et essayer d’être témoin de ses comportements et sensations. Le but de l'exercice est de redécouvrir le plaisir qui se cache derrière les “vrais aliments”, ceux qui ne contiennent pas d’exhausteurs de goût et qui nous feront moins grossir. Le but est également de réapprendre à écouter son corps, de ressentir pleinement le sentiment de satiété, qui arrive souvent bien plus tôt que l’on ne le pense.
Pour résumer, la pratique du mindful eating permet des choix culinaires plus mesurés. L'alimentation est plus centrée sur le bien-être réel, vise à nourrir le corps tout en relaxant l'esprit. Bien appliquée, elle permet de manger moins, tout en mangeant mieux.
Sources :
Mindful Eating: A Guide to Rediscovering a Healthy and Joyful Relationship with Food- Jan Chozen Bays